Négociations sur le temps de travail, tout est une question d’équilibres.

Depuis quelques mois, l’InterSyndicale d’Axway dont fait partie la CGT est en négociation avec la direction sur de nouvelles règles de temps de travail. Ces mêmes négociations sont en cours chez Sopra.

Alors que l’organisation actuelle du temps de travail avait été imposée par la direction lors du passage aux 35h, celle-ci s’est brusquement rendue-compte que cette organisation n’était pas « réaliste », huit ans après leur mise en œuvre…

Pour la CGT Axway, au-delà des considérations techniques, le temps de travail doit obéir à plusieurs principes :

  • respect des 35h00 annualisés dans leur forme actuelle (36h50 hebdomadaires + 10 jours de RTT) et stricte limitation des dépassements ;
  • décompte du temps de travail, ou qu’il soit (sur site, en clientèle, à domicile) et décompte intégral des heures supplémentaires ;
  • le temps de travail doit enfin être le reflet d’un nécessaire équilibre entre organisation du travail et respect d’une vie sociale en dehors de celui-ci. C’est aussi un facteur important d’égalité professionnelle entre hommes et femmes.

Il est regrettable sur ce dernier point que la direction ait refusé de faire une cartographie des organisations de travail qui aurait servi de base solide à des négociations basées sur des éléments concrets. Cette situation aboutit à des situations ubuesques où la direction peut invoquer la nécessité de prévoir des horaires variables tardifs pour cause de travail avec les USA, sans « officiellement » avoir d’idée sur le nombre de salariés impactés !

Les négociations actuelles portent sur une organisation du travail dite à « horaires variables ». Le nombre de salariés concernés par cette organisation n’est pas encore définitivement arrêté.

Selon nous, cette organisation devrait obéir à quelques principes :

  • l’existence d’une plage horaire fixe entourée de plages variables ;
  • travail possible en dehors de ces plages automatiquement compté comme heures supplémentaires et soumis à la de-mande explicite de la hiérarchie et à l’accord du salarié ;
  • garder les 36h50 hebdomadaires avec les 10 jours de RTT pour aboutir aux 35h annuels ;
  • reconnaissance de l’intégralité du temps de travail et des heures supplémentaires et décompte horaire du temps de travail à la minute près ;
  • respect de l’équilibre vie privée/vie professionnelle : les 7h22 doivent rester le temps de travail quotidien de référence.

Dans la pratique nous ne voulons pas qu’un salarié puisse se voir imposé de travailler moins en prévision d’un pic d’activité dans la semaine sans paiement des heures supplémentaires.
Dans les propositions de la direction, les salariés pour-raient se voir imposer de travailler entre 5h30 et 10h00 par jour sans qu’à la fin la moindre portion d’heure supplémentaire ne soit comptabilisée !

Si les propositions de la direction étaient entérinées, les salariés confrontés à des pics d’activités pourraient se voir contraint de déclarer moins d’heures de travail afin d’éviter la déclaration et surtout le paiement d’heures supplémentaires. Cela pourrait facilement aboutir à un développement du travail « au gris » afin de ne pas se mettre en retard dans ses tâches habituelles (travail au bureau ou à domicile non déclaré).

Alors que la direction interdit déjà à certaines catégories de salariés de prendre des congés en fin de mois ou organise des réunions de travail dans certains services en de-hors des horaires de travail, nous doutons que celle-ci veuille ou puisse maîtriser les rythmes de travail. Les horaires variables, s’ils peuvent apporter plus de souplesse, ne doivent pas créer des semaines en yo-yo qui seraient préjudiciables à la vie privée des salariés et surtout à celles et ceux qui ont des responsabilités familiales.

Enfin, les horaires variables ne doivent pas non-plus être défavorables à certaines catégories de salariés qui n’ont pas la maîtrise de leurs horaires. C’est le cas par-exemple des populations travaillant en clientèle. Il serait aberrant pour elles qu’elles rattrapent des heures en plus de leurs interventions ! Pour celles-ci, la CGT ainsi que l’InterSyndicale avanceront des propositions concrètes.

Le sujet du temps de travail nous concerne tous. Quel que soit votre poste, n’hésitez pas à nous interpeller pour êtes informés ou nous faire part de vos revendications !

Cet article est issu du Mini Coquelicot de janvier 2015.

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